Depuis ses débuts, l’exploration spatiale présente de très nombreux défis. Parmi eux, l’impesanteur qui engendre des troubles musculaires et squelettiques mais aussi les rayons cosmiques[1] qui impacteront la santé des astronautes. Actuellement, les occupants de la Station spatiale internationale (ISS) sont en partie protégés de ce type de radiations[2]par le champ magnétique de la Terre. Or, pour aller sur Mars, les astronautes n’auront pas la chance de bénéficier de ce bouclier ! Sans compter la durée colossale du voyage — environ 6 mois aller, 6 mois retour et probablement un an et demi sur place.
Risque de cancer
La liste des conséquences de ces rayons ionisants est longue. Lors d’une forte exposition, l’ADN des cellules est endommagé. Cela accélère le vieillissement des tissus, augmente le risque de cancer (de 3 à 5 %) et pourrait attaquer les neurones de l’individu.
Les astronautes qui iront sur Mars recevront ces rayonnements durant le voyage mais aussi sur la planète rouge puisqu’elle n’est pas dotée de champ magnétique… Ils pourraient alors subir une dose de 500 milli Sieverts (mSv) en deux ans et demi. Quantité largement supérieure à celle fixée par les réglementations internationales protégeant les travailleurs exposés à de telles radiations (100 mSv en 5 ans).
Vingt ans après l’exposition
La dangerosité de ces rayons stellaires en fait un critère de sélection pour les participants de la mission : ils auront sans doute une cinquantaine d’années. Puisque les radiations génèrent des maladies vingt ans après l’exposition, c’est vers 70 ans qu’ils risqueront de développer des cancers. Et à cet âge, l’évolution de telles pathologies est lente. Ces hommes et ces femmes donneront leur corps à la science, mais apporteront des réponses cruciales notamment pour la recherche contre le cancer. Et puis, qui sait, peut-être que d’ici là nous aurons trouvé de quoi les protéger ! Matériaux ayant un rôle bouclier dans le vaisseau, des médicaments… Plusieurs pistes sont envisagées pour lutter contre les effets des rayons cosmiques.
Marion Guillaumin
Crédit Image : NASA / JPL
Pour aller plus loin
https://www.franceinter.fr/emissions/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-31-aout-2020
Mars : pour quand le voyage ? Conférence au Palais de la Découverte
[1] Le rayonnement cosmique est le flux de particules qui circulent dans le milieu interstellaire et qui émanent entre autres des étoiles.
[2] Environ 100 milli Sieverts (mSv) durant six mois, ce qui est très supérieur à ce que l’on reçoit sur Terre.