Et si l’avenir de la viticulture passait par l’espace ? Douze bouteilles de vin et 320 sarments de vigne ont été envoyés pendant 14 mois, dans la Station spatiale internationale. De retour à Bordeaux, la cargaison va être étudiée à l’Institut des sciences de la vigne et du vin (ISVV).
Stress considérable
Ce programme de recherche inédit est né de la collaboration entre la start-up Space Cargo Unlimited, l’ISVV, une université allemande et le CNES.
Leur objectif ? Déterminer une éventuelle incidence sur le goût du vin et si les cépages développent une résistance qui pourrait leur permettre de faire face au réchauffement climatique.
À une température et une hygrométrie constantes, les plants de vigne et les bouteilles ont été conservés à bord de l’ISS dans les mêmes conditions que sur Terre… hormis la gravité. Retirer ce paramètre crée un stress considérable qui peut accélérer certaines évolutions naturelles, notamment celles des bactéries et des levures présentes dans le vin.
Résistance au sel
Tandis que les sarments viennent d’être replantés, le vin va être dégusté et comparé à celui resté sur Terre. D’ici trois ans, nous devrions savoir si le Merlot et le Cabernet ont été modifiés durablement par ce voyage spatial, que ce soit au niveau de la végétation que des fruits produits.
Des premiers résultats semblent révéler que certains plants ont des capacités de résistance au sel, très présent dans le sol quand l’eau se fait rare. Peut-être le début d’une piste pour sélectionner ou développer des variétés plus adaptées au dérèglement climatique ou à la présence de parasites… À suivre !
Marion Guillaumin