Plutôt burger ou jus de carotte ? L’anatomie de votre cerveau aurait un lien avec votre capacité de contrôle lors de choix alimentaires. C’est le résultat d’une étude internationale, impliquant notamment une équipe française [1]. Il vient de paraître dans The journal of neuroscience.
Pour choisir, deux mécanismes cognitifs s’enchaînent : une valeur est attribuée au produit en fonction de son goût et de sa qualité nutritive, pour être ensuite analysée. L’aliment doté de la plus grande valeur est choisi. Mais comment ça se traduit dans le cerveau ? C’est ce que les chercheurs ont voulu savoir.
Quantité de matière grise
L’équipe a analysé les données issues d’imagerie cérébrale de quatre études portant sur la décision alimentaire. Pour les trois premières, les participants ont choisi l’aliment selon son goût ou son intérêt nutritionnel, soit son bénéfice pour la santé. Les scientifiques ont observé les variations de la quantité de matière grise du cerveau. Résultats : les personnes ayant plus de matière grise dans deux régions du lobe frontal [2] ont préféré les aliments considérés comme sains.
Lors de la quatrième étude, les participants ont dû utiliser un moyen [3] pour résister à l’envie d’une nourriture appétissante mais sans intérêt nutritif. L’idée : éliminer les critères goût et santé, permettant une stratégie de contrôle moins claire. L’équipe de recherche a pu prédire leurs choix en se basant sur les résultats des trois études précédentes.
Les chercheurs ont donc établi pour la première fois un lien entre l’anatomie cérébrale et les prises de décisions alimentaires.
Alors, burger ou carotte ?
Marion Guillaumin
[1] CNRS, Inserm et Sorbonne Université.
[2] Région dorso-latérale préfrontale (régularisation des décisions) et région ventro-médiale préfrontale (attribution des valeurs).
[3] Faire des économies, manger bio ou faire un régime.