Impossible de faire impasse sur cette nouvelle cruciale que nous annonce Jay L. Zagorsky de l’Université d’Ohio. Merci à lui de tenter d’abattre un cliché.
Chercheur au Centre de Ressources Humaines, Jagorsky a voulu remettre les points sur les i. Il publie que le QI moyen des blondes seraient d’ailleurs légèrement plus élevés que celui des autres (d’au moins trois points). Et toc ! Mais cette constatation n’est pas significative. Arf, donc on se calme les blondinettes.
Une étude qui part d’un bon sentiment mais qui ne va pas surprendre grand monde (du moins je l’espère !) et dont le protocole est largement discutable.
Un QI différent selon la couleur des cheveux ?
Pour son étude, Zagorsky a analysé des données issues d’une enquête nationale sur la jeunesse récoltées dans les années 80. En effet, des hommes et des femmes avaient été interrogés en 1979. Puis, en 1980 ils ont subi le test de qualification des Forces Armées qu’utilise le Pentagone (Ah oui, rien qu’ça !) pour déterminer l’intelligence de toutes les recrues. Ce test est basé sur la connaissance des mots, la compréhension du paragraphe, la connaissance des maths et le raisonnement arithmétique. Et LA question essentielle en 1985 : « Quelle est votre couleur de cheveux ? ».
Bon. Ok. Et ensuite, il a fait quoi avec tout ça le Zagorsky ? Il a effectué une comparaison de moyennes des Quotients Intellectuels de tous les individus pour tenter d’identifier un effet de la couleur sur l’intelligence. Résultats : l’auteur annonce que les blondes auraient un QI légèrement plus élevé que les brunes ou les rousses mais, encore une fois, il s’agit d’une tendance. On ne peut donc pas conclure que les blondes sont moins intelligentes que les autres, ni qu’elles le sont plus.
Bref, ce qu’il faut retenir – en oubliant que les tailles des échantillons de Zagorsky sont très très hétérogènes – c’est que la couleur des cheveux ne semble pas affecter le QI de l’individu. OUF.
Pas de lien génétique
Bien qu’une étude publiée dans Nature Genetics avait prouvé en 2014 l’absence d’effet de la couleur de la chevelure sur les traits de la personnalité (Dis donc, les scientifiques se penchent vraiment sur la question), Zagorsky indique qu’il n’a pas identifié de lien génétique entre couleur de cheveux et intelligence. En outre, il précise que d’après les données sur lesquelles il a travaillé, les femmes blondes auraient été plus susceptibles de grandir au milieu des bouquins et auraient bénéficié d’une plus grande stimulation intellectuelle.
Tiens donc, un lien entre chevelure et éducation ?
Marion Guillaumin