Comme le copain de Bob l’éponge l’explique si bien dans une vidéo de BBC, le plancton a une place majeure dans l’écosystème marin. Et tout récemment, une équipe de chercheurs a décrit le réseau d’organismes planctoniques impliqué dans le puits de carbone le plus important de la planète – l’océan – et a étudié les principales fonctions bactériennes concernées.
Publiée dans la revue Nature, l’étude a été menée au cours de l’expédition Tara rassemblant des océanographes, des biologistes et des informaticiens. En analysant des échantillons prélevés entre 2009 et 2013 et en s’appuyant sur des résultats antérieurs, ils semblent avoir levé le voile sur ces espèces planctoniques, leurs interactions et principales fonctions.
Un puits de carbone. Kézako ?
Deux mécanismes donnent ce rôle à l’océan :
- la pompe physique, entraînant les eaux de surface (chargées en gaz carbonique dissous) en profondeur
- la pompe biologique c’est-à-dire une fixation du carbone dans les tissus des organismes via la photosynthèse ou dans les coquilles calcaires de certains.
Et le plancton dans tout ça ? Principales actrices de la pompe biologique, ces espèces microscopiques présentant une diversité gigantesque produisent tout de même la moitié de l’oxygène disponible sur Terre et sont à la première marche de la chaîne alimentaire (réseau trophique) océanique. Bah oui, c’est sympa à l’apéro un p’tit zooplancton.
Le plancton on le connaissait déjà, non ?
De nombreuses espèces étaient déjà connues, telles certaines algues photosynthétiques (e.g les diatomées) ou des copépodes (copé-quoi ? Ce sont des crevettes microscopiques) et les scientifiques savaient que la puissance de la pompe biologique de carbone est corrélée à l’abondance du plancton. Or, le rôle de certains micro-organismes (parasites unicellulaires, cyanobactéries et virus) dans l’export du carbone et leur organisation étaient peu connus.
L’équipe a caractérisé un réseau de fonctions constitué à partir d’analyse des gènes des bactéries et des virus de cet écosystème. Il semblerait que l’abondance relative d’un petit nombre de gènes prédirait une fraction significative de la variabilité de l’export de carbone vers le fond des océans. En effet, une partie de ces gènes est impliquée dans la photosynthèse et le transport membranaire, ce qui favorise notamment la dégradation et la sédimentation de la matière organique. Bref, les recherches semblent commencer à percer les mystères des profondeurs…
Marion Guillaumin