« N’avale surtout pas ton chewing-gum, sinon on va devoir te retirer ton appendice ! », « Si tu manges ton chewing-gum, tes intestins vont se coller et se boucher. », … Voilà des exemples parmi tant d’autres que vous avez pu entendre dans votre enfance de la part de vos amis ou de vos parents. Mais en réalité, qu’est-ce que devient un chewing-gum accidentellement ingéré ?
Qu’est-ce qu’un chewing-gum ?
Première étape pour connaître le devenir de cette boule de gum face au système digestif : savoir de quoi elle est faite. Alors vous vous en doutez, votre bubble gum est composé d’un grand nombre d’ingrédients de base très peu digestes. Évidemment, il y a du sucre et divers arômes pour donner le goût et la douceur de cette friandise. A cela on ajoute quelques agents adoucissants et gonflants pour des sensations optimales sous la dent. Et pour finir, il ne vous manque plus que l’ingrédient principal : le « butyl rubber ». Du caoutchouc, très utilisé industriellement pour divers objets du quotidien, comme les gants résistants aux attaques chimiques (les beaux gants roses pour faire le ménage par exemple), les pneus de votre tracteur, ou même, pour les plus sportifs d’entre vous, le ballon de basket. Bon ce n’est pas très vendeur dit comme ça, mais sans ça votre chewing-gum n’aurait jamais cette texture si agréable !
Gums versus Guts
Le premier arrêt – et optionnellement le dernier lors d’un usage normal – de votre chewing-gum c’est votre bouche. Ici, comme n’importe quel aliment, il doit faire face à la mastication. C’est une technique mécanique normalement aussi simple qu’efficace ; dont l’unique but est de concasser, broyer, déstructurer tout ce que vous mangez pour n’en faire que des petits bouts qui seront plus facilement dégradés chimiquement au prochain arrêt. Mais quel chewing-gum qui se respecte se dégraderait sous la pression de votre dentition ??
Autres éléments présents dans votre cavité orale, les enzymes de dégradation. Habituellement ce sont des protéines contenues dans votre salive qui servent à la prédigestion en cassant les liaisons chimiques – et là encore, en réduisant ce que vous avalez en tous petits bouts plus facilement digérables. Mais il faut avouer que dans ce cas-ci, vos pauvres enzymes sont assez dépourvues… Et si pour X raisons, votre chewing-gum continue son bout de chemin dans votre système digestif, il ne reste donc plus que le contenu stomacal, composé de divers sucs, et bien sûr d’acides très puissants, pour faire le boulot.
Mais pas de chance ; bien que certains des composés du chewing-gum comme les sucres et alcools qui lui donnent ce goût légèrement mentholé soient facilement dégradés, ce n’est pas le cas du caoutchouc qui résiste pas mal aux acides. Il faut dire que ce n’est pas pour rien qu’on s’en sert pour faire des protections chimiques comme les gants.
Conclusion
Ce que l’on vous avait dit était bien vrai. Enfin, plus précisément, c’est vrai que votre corps ne sait pas digérer le chewing-gum. De là à dire qu’il va vous boucher les intestins, ce serait insulter votre système digestif qui ne se laisse pas avoir si facilement ! Parce qu’il possède une carte joker dans sa manche, et quand quelque chose lui résiste, il lui reste une option. S’en débarrasser. Comme tout ce que vous avalez, une fois que vos intestins ont récolté tout ce qui est possible et utile à votre organisme, le reste est rejeté… Un ou deux jours plus tard dans le cas du chewing-gum.
Charles-Antoine Papillon