Ni animal, ni végétal, ni champignon, le blob se veut différent de tous. Créature généralement jaunâtre, vivant souvent dans les sous-bois et déposant du mucus sur son passage, le blob présente une liste de caractéristiques fascinantes.
Une cellule de plusieurs m² qui bouge !
Le blob se définit comme un organisme vivant primitif puisqu’il existe depuis au moins 500 millions d’années. Unicellulaire, le blob est un protiste que l’on appelle myxomycète. Il existerait plus de 1000 espèces de blob, pouvant être de couleurs diverses, colonisant les milieux, généralement forestier. Vous en avez certainement déjà aperçu et confondu (ou pas, ne sous-estimons personne voyons), avec un champignon.
Pouvant atteindre un tour de taille de 3 à 4 mètres, le blob est chaque jour deux fois plus grand que la veille. Impressionnant n’est-ce pas ?! Tenez-vous bien, ce n’est pas tout. Les scientifiques ont recensé aujourd’hui (le chiffre peut encore grimper) l’existence de 720 sexes possibles chez le blob. Pas de manque de choix chez ces myxomycètes. Mais avant de se reproduire, il doit grandir. Et pour ça, il se nourrit de champignons (et de flocons d’avoine en laboratoire).
Résistant, le blob s’adapte à son environnement. En effet, lorsque les conditions lui sont défavorables (trop de lumière ou peu de nourriture par exemple), il s’assèche. En fait, il forme ce que l’on appelle un sclérote, et survit grâce à des réserves nutritives, pendant… Pfiou il peut vivre ainsi pendant plusieurs années !
Sans cervelle, le blob apprend et enseigne
Outre sa carte d’identité et ses fonctions primaires, le blob ne cesse d’impressionner la communauté scientifique qui l’observe attentivement.
Alors que nous étions tous en pleine préparation des fêtes de fin d’année, et pour certains en révision de partiels, des résultats ont été publiés fin décembre concernant la capacité d’apprentissage du blob. En effet, à Toulouse, une équipe du Centre de recherches sur la cognition animale (CNRS/Université Université Toulouse III – Paul Sabatier) s’intéresse particulièrement à l’espèce Physarum polycephalum.
Durant cette étude, les chercheurs ont appris au blob que le sel est inoffensif. Pour cela, ils ont formé deux groupes : 2 000 individus devaient traverser un pont recouvert de chlorure de sodium pour accéder à sa nourriture (groupe expérimenté) et 2 000 autres devaient passer sur un pont vierge (groupe naïf). Ensuite, des paires de blobs expérimentés, de naïfs et mixtes ont été générées. Chaque paire fusionnait (les deux cellules n’en formaient plus qu’une) au niveau de leur zone de contact. A ce stade, les individus devaient à nouveau franchir le pont couvert de sel.
Résultat : les blobs mixtes (expérimenté + naïf) ont traversé le pont aussi rapidement que les expérimentés et surtout plus vite que ceux qui ne l’avaient jamais fait (les naïfs). Le caractère inoffensif du sel avait alors été partagé.
Notons que cette expérience a également été réalisée avec des groupes comportant plus de deux blobs et les résultats furent les mêmes. L’information était toujours transmise.
Ils chuchotent dans les spores des autres ? Les scientifiques ont identifié une veine qui se forme au point de fusion des blobs, et supposent alors
que l’information circule à ce niveau. Le mécanisme reste encore un mystère actuellement.
Marion Guillaumin
Créature intrigante, le blob est scruté sous le microscope et nous semblons n’être qu’aux premières « surprises » qu’il nous réserve. En attendant ses prochaines nouvelles, je vous recommande la prestation de Audrey Dussutour, co-auteure de l’étude parue en décembre :
Autre caractéristique du blob : il est médiatique ! Et si, il a fait la Une à La Tête au Carré, quelle chance !