Pendant que vous lézardez sur la plage, c’est dans un laboratoire qu’un reptile fossile est sous les projecteurs. Non, ce n’est pas un bébé dinosaure que des chercheurs Grenoblois ont étudié, mais un embryon de lézard de plus de 125 millions d’années. Le plus vieux jamais découvert. Présentée dans la revue Plos One hier, cette trouvaille semble remettre en cause certaines certitudes scientifiques concernant l’évolution de ces espèces.
Dès 2007, Vincent Fernandez, premier auteur de cette publication, a étudié des œufs (qu’il pensait provenir de dinosaure ou d’oiseau) présents sur un site de Thaïlande. Ils ressemblent à quoi ces œufs ? Comparables à ceux de passereaux avec 2 centimètres de hauteur en moyenne.
Pour en savoir plus, les chercheurs ont utilisé une technique d’accélérateur de particules (synchotron) pour observer des images très précises du contenu.
Qu’ont-ils vu à l’intérieur ?
Un véritable puzzle de 1000 pièces. Lors de la fossilisation, les squelettes se sont démantibulés et désintégrés. Ils ont alors réalisé une impression 3D pour reconstituer l’embryon. C’est l’articulation de la mâchoire qui fût l’élément révélateur de son identité : l’embryon est un lézard et pas un dinosaure.
La difficulté que les scientifiques ont rencontrée fut les caractéristiques de la coquille. En effet, épaisse et minéralisée, elle est très différente de celles des ovipares (précisons que les lézards se divisent en deux groupes : vivipares, dont les embryons se développent à l’intérieur de la mère et les ovipares, dont la coquille est molle). Sauf pour les geckos mais l’embryon découvert n’y ressemble pas.
Après multiples recherches, les experts supposent que ce vieux fossile de 125 millions d’années appartient au groupe des anguimorphes (e.g orvet). Mais la coquille dure et épaisse reste un mystère. Espèce sans descendance ? Evolution particulière ?
Marion Guillaumin