Depuis mardi 31 mai, le lancement de FRIPON en France est officiel. Ce réseau connecté, unique au Monde, permet aux chercheurs de partir à la quête aux météorites en surveillant le ciel jour et nuit, à 360°.
C’est face au constat des rares trouvailles de météorites sur la dizaine de chutes en France par an que les chercheurs ont décidé de mettre en place ce réseau de recherche de bolides et de matière interplanétaire : FRIPON (Fireball Recovery Interplanetary Observation Network).
Ce projet est né de l’alliance des experts de l’Observatoire de Paris, du Muséum National d’Histoire Naturelle, de l’Université Paris-Sud, d’Aix-Marseille Université et du CNRS. Ça en fait du beau monde !
Euh oui, mais c’est quoi une météorite au fait ?
Une météorite est un fragment d’astéroïde qui a survécu à son passage dans l’atmosphère et qui est tombé sur le sol terrestre.
En général, les météores (étoiles filantes provoquées par l’entrée d’un astéroïde dans l’atmosphère ; débris de quelques microns à quelques centimètres) et les bolides (météores très brillants ; débris de quelques centimètres à quelques mètres) se désintègrent totalement en pénétrant dans l’atmosphère terrestre. Mais parfois, un objet céleste de plusieurs mètres peut produire des météorites, atteignant alors le sol terrestre.
Les astéroïdes étant des corps célestes composés de matière primitive à l’origine du système solaire, analyser leurs fragments – les météorites – peut améliorer notre compréhension du système solaire. C’est ce que vise le programme FRIPON : en surveillant le ciel à l’échelle nationale, les chercheurs pourront déterminer l’origine et le flux de matière extraterrestre sur la planète et retrouver des météorites afin de mieux connaître le système solaire.
FRIPON, ça ressemble à quoi ?
Ce dispositif de grande ampleur se déploie sur tout le territoire français sous la forme d’un détecteur de 100 caméras dotées d’un objectif fisheye (vue à 360°) et 25 récepteurs radio. A l’heure actuelle 60 caméras sont déjà installées permettant au dispositif d’être opérationnel, et à terme il y a aura 3 à 9 caméras implantées en moyenne par région. Elles seront distancées de 50 à 100 kilomètres et installées sur des toits d’observatoires, d’universités et autres lieux dédiés à la culture scientifique.
Observatoire de Paris
Crédit : Caméra FRIPON
A chaque détection, un signal est alors transmis au calculateur central à l’Université Paris-Sud pour recueillir les données de tout ce réseau national en temps réel. Et dès 2017 le réseau Vigie-Ciel organisera des battues sur le terrain… à la recherche des météorites.
Marion Guillaumin