Bien que cette nouvelle soit écrite, vous n’allez pas en croire vos oreilles. La musique est connue pour influencer nos attitudes et manipuler nos émotions. Les clichés vont bon train dans ce domaine : Mozart apaise, le Hard énerve et le reggae pousse à la fumette. Mais que dit la Science dans tout ça ?
Alors que ce week-end, une communauté de métalleux était rassemblée au Hellfest, certains prétendent que la musique extrême, qui rassemble les genres tels que le heavy metal, le hardcore et le punk, amène à la violence, délinquance, aux actes suicidaires et à la consommation de drogue. Les scientifiques cumulent les études sur l’impact de la musique sur l’individu.
Il est vrai qu’une étude en 2013 a mis en évidence la tendance des fans de heavy metal à être plus dépressifs et anxieux (comme si Michel Sardou, lui, nous remontait le moral). Mais que les choses soient claires, l’écoute d’un tel style de musique n’augmente pas l’état de colère. D’ailleurs, une étude récemment publiée montre qu’au contraire, la musique extrême apaise celui qui l’écoute.
Pas d’augmentation de la fréquence cardiaque
Les chercheurs ont réalisé des expériences sur 39 participants (72 % d’hommes) entre 18 et 34 ans (en raison de surdité chez les plus âgés ?) qui ont été récompensés de leur participation, il faut le préciser, en recevant un bon de 10$ pour itunes®. La majorité avait une activité musicale ; 41% de musiciens ou chanteurs, 44% de compositeurs et 51% assistent régulièrement à des concerts (environ un par mois). Tout d’abord, les participants ont dû répondre à un questionnaire pour informer leurs préférences musicales. Pour vous donner un aperçu des extrêmes, 60% favorisent le classic metal versus 5% préfèrent le hardcore. Ensuite, ils ont subi un test psychologique (mesures PANAS) pour évaluer leur état. Durant cinq minutes, leur rythme cardiaque a été relevé au calme pour ensuite répondre à des questions pendant 16 minutes afin de leur induire un état de colère (en les questionnant sur leur vie de couple, leur travail et leurs finances). Puis, un deuxième test psychologique leur a été obligatoire avant de pouvoir (enfin !) écouter durant 10 minutes les musiques extrêmes de leur choix. Après cette écoute, ils ont une dernière fois subi un test pour mesurer leur état psychologique et leur activité cardiaque.
L’induction de la colère a augmenté le taux d’hostilité et l’irritabilité des individus (logique) ainsi que leur rythme cardiaque. L’écoute de musique dite extrême n’a pas augmenté la fréquence cardiaque, ni l’hostilité et l’irritabilité. Au contraire, cela a apaisé les participants, comme l’aurait fait… le silence.
Qu’est-ce qu’on écoute sous le coup de la colère ?
Ayant le choix dans leur playlist, les individus ont préféré significativement des tempos de 100 BPM ou plus, accompagnés de textes exprimant de la colère et de la peine (e.g Metallica, Judas Priest). Mais les scientifiques ont tout de même des difficultés à tirer des conclusions concernant un choix basé sur la colère puisqu’il est délicat de dissocier cet état à celui de la tristesse.
Bref, laissez votre ado brailler ; ça le DÉ-FOULE !!
Marion Guillaumin