Un morceau par-ci, un morceau par-là, une cuillère à soupe ici… Dans les produits naturels, dans les aliments manufacturés… Bref, le sucre est partout. Même où on ne l’attend pas.
Il existe une multitude de sucres. Les plus connus, qui sont également les plus retrouvés dans nos produits alimentaires sont le fructose (très sucré), le glucose (un peu moins sucré) et le saccharose (molécule combinant glucose et fructose). On les retrouve dans les produits naturels, c’est-à-dire dans les plantes, les légumes.
Et puis il y a les sucres ajoutés. D’après les scientifiques, notre goût pour le sucre serait inné contrairement à l’amertume ou à l’acidité. On a tous un penchant pour le sucre génétiquement programmé avant de définir nos préférences alimentaires. L’addition de sucre dans les produits transformés permet de rehausser le goût, de masquer l’acidité ou l’amertume, nous conforte alors dans cette préférence. Par ailleurs, le sucre est un véritable conservateur (Voyez vos confitures !), il bloque l’oxydation dans certains aliments et permet la formation de composés colorés et aromatiques.
Jusqu’alors, le sucre ajouté était exclusivement du saccharose extrait de la canne ou de la betterave mais depuis plusieurs années le saccharose tend à être remplacé par un sirop de glucose-fructose, appelé isoglucose. Plus ou moins enrichi en fructose (pouvoir sucrant supérieur au glucose, rappelez-vous), ce sirop présente une texture liquide qui faciliterait son utilisation. De plus, son prix séduisant sur le marché joue un rôle supplémentaire dans ce choix des industriels.
C’est grave docteur ?
La consommation annuelle de sucre serait passée de 2 à 35 kg en moyenne par personne, en France au cours du 20è siècle, ce qui semble énorme ! Parallèlement, l’émergence de maladies métaboliques (e.g obésité, diabète de type II et stéatose hépatique non alcoolique) serait une forte conséquence de cette hausse de consommation du sucre.
D’après les recherches qui s’affinent de jour en jour, le fructose semblerait être un véritable addictif pour le consommateur. Retrouvé dans les mêmes produits, tels que les fruits et le miel, le fructose n’est pas métabolisé de la même manière que son copain le glucose et entraîne donc des effets différents sur l’organisme. Alors que la concentration sanguine du glucose est contrôlée par l’insuline et est utilisable par l’ensemble des tissus de l’organisme, le fructose, lui, n’est métabolisé que par le foie et ne dépend aucunement de l’action de l’insuline. De ce fait, la consommation de ce sucre est associée à une augmentation des lipides, du cholestérol et de graisse hépatique. En gros, un excès de fructose pourrait transformer votre foie… en foie gras !
Les scientifiques rappellent également que le fructose est moins efficace que le glucose pour induire la satiété et que les tests en laboratoires tendent à prouver qu’il entraîne une réelle dépendance en agissant comme un « super-sucre » via son pouvoir sucrant jusqu’à cinq fois supérieur à celui du glucose.
Sonnette d’alarme ?
Puisque l’addition de ces sucres dans les produits manufacturés alimente le développement des pathologies métaboliques, cette problématique relève d’une urgence de santé publique selon la communauté scientifique.
La majeure partie de l’industrie agro-alimentaire ne semblant pas prête à moduler cet ajout permanent de sucre, les chercheurs informent et alertent sur les effets induits par un excès de consommation.
Mais pas de panique, un peu de douceur dans un monde de brutes ça fait toujours du bien. Il faut simplement savoir doser.
Marion Guillaumin