À la question « tu dors ? », il serait possible de répondre « oui » en toute sincérité. Une étude inédite vient de montrer qu’une communication à double-sens entre une personne réveillée et un rêveur est possible.
Des rêveurs lucides
C’est une équipe internationale, incluant des chercheurs de l’Inserm, de l’AP-HP, de Sorbonne Université et du CNRS, qui a publié ces résultats surprenants, dans la revue Current Biology. Pour mener leur étude, ils ont fait appel à des rêveurs lucides. Ce sont des individus conscients de rêver lorsqu’ils rêvent et qui sont parfois capables d’agir sur le scénario de leurs songes.
Les chercheurs ont utilisé différents types de stimulations, notamment en posant des questions ouvertes à voix haute telles que « Est-ce que tu aimes ceci, cela ? ». Le sujet endormi devait répondre par un mouvement oculaire ou en contractant les muscles de son visage, d’après un code préétabli. Par exemple en souriant pour dire oui et en fronçant les sourcils pour dire non.
Sommeil paradoxal
Il s’avère que le sujet est capable de répondre aux sollicitations et se souvient à son réveil de la voix de l’expérimentateur. En combinant ces tâches et des enregistrements de l’activité cérébrale, les neuroscientifiques ont montré que les rêveurs sont en sommeil paradoxal lorsqu’ils répondent aux questions.
Ces résultats remettent en cause l’idée selon laquelle nous serions coupés du monde lorsque nous sommes aspirés dans le monde des songes, incapables d’interagir avec notre environnement. De belles pistes pour faire avancer la recherche dans ce domaine encore bien mystérieux !
Marion Guillaumin