Parmi les zones humides, la tourbière est l’une des plus importantes. C’est un écosystème très précieux pour la biodiversité et pour capter le carbone. Mais de récents travaux de recherche révèlent que ces pièges naturels sont menacés.
25 % du stock mondial de carbone
Une tourbière résulte d’une accumulation de matière végétales[1] en décomposition qui forment ce qu’on appelle la tourbe. Ce sol se caractérise par sa très forte teneur en matière organique. Cela ressemble à un énorme tapis de mousse gorgé d’eau. Et ces éponges ont un rôle incroyable ! En recouvrant seulement 3 % de la surface terrestre, les tourbières emmagasinent à elles seules environ 25 % du stock mondial de carbone organique du sol.
Agriculture et climat
Avec l’intensification de l’agriculture, l’aménagement des territoires et le réchauffement climatique, les tourbières sont en péril. Elles perdent leur rôle de régulateur du climat.
D’après la communauté scientifique, d’ici 2100 elles pourraient même passer d’un fonctionnement de puits de carbone à celui de source de carbone… et donc amplifier l’effet de serre. C’est le monde à l’envers ! Il a été estimé que les rejets annuels de CO2 par les tourbières dégradées représenteraient d’ores et déjà 5 à 10 % des émissions mondiales.
Pour lutter contre la destruction de ces zones indispensables, les chercheurs estiment que leur fonctionnement et leur lien avec le cycle du carbone et le climat doivent être pris en compte dans les modèles climatiques globaux. Et les experts ne manquent pas de rappeler le besoin de préserver les zones humides et d’œuvrer à leur réhabilitation.
Marion Guillaumin
Pour aller plus loin
C’est pas sorcier – TRESOR DES TOURBIERES
[1] Durant des millénaires et dans des conditions de saturation en eau et d’anoxie.