Il était une fois, en 2014, dans notre pays qui est la France, Rubis, une agnelle pas comme les autres. Elle est née d’une brebis nommée Emeraude, génétiquement modifiée dans le cadre d’un programme de Recherche médicale à l’INRA. Jusque-là tout va bien. Le génome de Emeraude a été modifié par introduction d’un gène issu d’une méduse. Si là vous vous écriez « What the F… ?! », attendez la suite…
Ce gène issu donc de l’espèce Aequorea victoria est très souvent utilisé dans la réalisation des expériences scientifiques pour servir de marqueur. En effet, l’animal porteur de ce gène peut exprimer une protéine GFP qui rend certaines cellules fluorescentes.
Ils voulaient un agneau fluorescent ? Bien sûr que non. Le but était de visualiser des cellules cibles (celles que les chercheurs veulent étudier en particulier selon la Recherche) grâce à une technologie d’imagerie in vivo.
Mais ce n’est pas tout. La suite va vous faire bondir ! Alors que notre chère Rubis OGM était censée rester dans les locaux du laboratoire, elle s’est plutôt retrouvée dans un groupe d’agneaux… destiné à l’abattoir. Une erreur qui a atterrie jusque dans l’assiette de consommateurs.
Benoît Malpaux, président du centre de l’Institut National de Recherches
Agronomiques se veut rassurant : « Le gène était silencieux, ce qui signifie que la protéine destinée à rendre les cellules de l’animal fluorescentes n’était pas active ». Il assure que même si ce gène avait été exprimé, la viande n’aurait pas été dangereuse.
Bref, une nouvelle porte grande ouverte sur le débat des limites d’expérimentations animales et sur le contenu de nos assiettes…
De quoi méduser les brebis de nos campagnes.
Marion Guillaumin