L’océan est malheureusement pollué, vous le savez, notamment par le plastique qui y est déversé. Dévastatrice de l’écosystème, cette matière est mortelle pour les poissons, les mammifères marins et les oiseaux. Mais la liste s’allonge, les espèces impactées sont nombreuses. Et les mollusques en font partie.
Les huîtres seraient fortement menacées par les microplastiques. C’est la conclusion d’une étude publiée dans PNAS début février qui a été menée par une équipe du Laboratoire des Sciences de l’Environnement Marin (LEMAR : UMR rassemblant des spécialistes du CNRS, UBO, IRD et IFREMER), du Cedre et de l’ILVO en Belgique.
Des microplastiques ?
D’un diamètre minimal de 5 millimètres, les microplastiques proviennent de morceaux de plastiques déversés dans l’océan. Ces plastiques sont issus de rejets domestiques (e.g sacs, bouteilles, emballages) mais également des rejets industriels, notamment des secteurs cosmétique et vestimentaire (e.g exfoliants, fibres synthétiques).
Selon un rapport récent de la fondation Ellen MacArthur, les meilleures études actuelles indiqueraient un total de 150 millions de tonnes de plastique dans l’océan, tout en sachant que la production ne cesse d’augmenter et serait doublée d’ici 2025. Il est annoncé le chiffre colossal de 750 millions de tonnes de plastiques polluant l’écosystème marin en 2050 et donc qu’il y aurait plus de plastiques que de poisson dans l’océan. Vous imaginez vous, Polochon et Sébastien au milieu des sacs et des microparticules de plastiques ?
Et les huîtres dans tout ça ?
Pour cette étude, les chercheurs ont réparti des huîtres dans des bassins expérimentaux durant deux mois : certaines ont été exposées à des microparticules de polystyrène de taille similaire au plancton (base alimentaire de l’huître) et d’autres pas.
Résultats : les huîtres exposées aux polluants ont produit de plus petits ovules et en quantité réduite et les spermatozoïdes ont été ralentis, moins mobiles. Présentant un taux réduit de 41 %, la fécondité de ces mollusques semble affectée par la présence de microplastiques engendrant alors des conséquences négatives sur la génération suivante. En effet, la croissance des juvéniles a présenté un retard de 20 %.
Ces résultats ne sont qu’un exemple de l’effet désastreux qu’entraîne la pollution massive du plastique au sein de l’océan. Les chercheurs ne cessent de tirer la sonnette d’alarme pour que les méthodes de recyclage soient améliorées, que la production de plastiques non recyclable chute et pour sensibiliser les consommateurs afin que les comportements évoluent. Dans le bon sens.
Marion Guillaumin
En complément, une vidéo de MinuteEarth.