Pas de panique, cela n’arrivera pas (du moins, pas encore) à votre mari lorsqu’il tondra la pelouse cet après-midi en plein cagnard. En revanche, la Science le confirme : c’est ce que fait le grand lézard australien. Quand la température s’élève brutalement, le mâle devient femelle !
Pogona vitticeps de son petit nom, ce reptile fait le buzz dans la communauté scientifique depuis le début de l’été. Pendant que vous lézardez sur le sable en vous tartinant de crème solaire, les sauriens se travestissent dans les laboratoires. En effet, une équipe de chercheurs vient de démontrer que le mâle soumis à de fortes températures devient femelle. Publiés dans la revue Nature, ces résultats prouvent que ces individus de sexe inversé sont fertiles et que ce phénomène est naturel. Bref, un bel exemple de plasticité.
Comment ça marche ?
Les expériences contrôlées ont été réalisées sur 131 individus adultes et ont permis aux scientifiques de détecter que le changement s’effectue dans l’œuf. C’est à ce stade du développement que le mâle obtient tous les attributs femelles. Génétiquement, le lézard est un mâle (chromosomes sexuels spécifiques) mais par ses caractéristiques physiques, il agit comme une femelle en se reproduisant et pondant des œufs comme ses conspécifiques femelles.
A quoi ça sert ?
D’après les experts, cette capacité plastique est une véritable arme de survie face aux changements climatiques extrêmes. Actuellement, l’équipe travaille pour évaluer les conséquences d’une féminisation de ces reptiles.
Marion Guillaumin