Vous rêvez que vous êtes une girafe, au volant de votre vieille auto, direction les vacances. Mais le gendarme au bout du chemin n’a pas l’air aimable et vous souhaitez qu’il devienne éléphant.
Arrivé à ce stade de lecture, vous vous dîtes certainement « Mais qu’est-ce qu’elle nous raconte aujourd’hui ? Où est la Science ? Elle se croit dans Inception ? ». N’ayant abusé d’aucune substance, je vous assure que ce genre d’aptitude à modifier son propre rêve n’est pas valable que pour Leonardo DiCaprio.
Prendre conscience de son rêve et le contrôler au moment même où il se déroule est possible chez certaines personnes. Parmi vous, certains sont donc capables de transformer volontairement ce fichu gendarme en éléphant.
Il s’avère que cette capacité découle d’une zone cérébrale anormalement développée. Ce n’est pas une nouvelle dans la communauté scientifique, puisque les chercheurs savent depuis les années 70 que le cortex préfrontal antérieur semble être différent chez les rêveurs « lucides ». Cette région cérébrale, située au-devant du crâne et au-dessus des yeux, est le centre de la conscience de soi (pensées, émotions) et du contrôle des impulsions.
Quel est le lien entre rêves contrôlés et la conscience de soi ?
C’est à cette question qu’a voulu répondre une équipe de chercheurs allemands. Pour ce faire, ils ont étudié l’activité cérébrale, mesurée par RMF (Résonance Magnétique Fonctionnelle) chez 63 personnes dont la moitié était représentée par des rêveurs lucides.
Résultat : le cortex préfrontal antérieur des individus capables de contrôler leur rêve est beaucoup plus actif en plus d’être anormalement développé.
Ne soyez pas jaloux si aucun éléphant ne peut faire la circulation à la place d’un gendarme dans votre songe, ceux qui en sont capables ne peuvent pas le faire toutes les nuits : le contrôle d’un rêve ne serait possible que plusieurs fois dans l’année. Trop épuisant ?
Marion Guillaumin